Les algicides

Si on ne recommande pas systématiquement l’usage des algicides, c’est parce que l’apparition des algues est normale dans certaines conditions. La présence de nombreux nutriments dans un bassin rempli d’eau de robinet entraîne inévitablement la formation d’algues. Si les nutriments ne prolifèrent pas au bout de quelques jours, les algues disparaissent d’elles même. Cependant, il faut faire usage d’un algicide dès que les parois de la piscine deviennent glissantes, et l’eau trouble. C’est parfois en raison de l’apparition d’algues vertes qu’on note ces effets. De plus, certaines piscines ne sont pas suffisamment exposées au soleil, ou sont carrément creusées à l’ombre. Ces piscines voient régulièrement proliférer des algues jaunâtres sur les parois. Là encore, seul un algicide efficace peut venir à bout de ce type de contamination. De plus, le dépôt successif d’algues entraîne la formation de couches noirâtres que les meilleures brosses à piscine n’enlèvent pas. Enfin, rappelons que les algues apparaîtront systématiquement dès que le potentiel à hydrogène (pH) de la piscine dépasse 7,4, et lorsque la piscine est mal entretenue. Il faut alors recourir à un algicide.




Il existe deux types d’algicides. Les algicides naturels sont produits par les organismes microscopiques qui interviennent dans le cadre de l’équilibre allélopathique. Les cyanobactéries et les angiospermes sont les algicides naturels les plus connus. Les algicides chimiques sont fabriqués à partir d’éléments naturels et se présentent sous la forme de solutions liquide, de pastilles ou de briquettes. L’un des plus courants est le chlore. Mais il n’est pas très approprié dans le cadre d’un traitement de longue durée de la piscine parce qu’il irrite les yeux et peut devenir toxique lorsqu’il est trop dosé. D’autres substances plus rares telles que le brome sont aussi des algicides chimiques. Le sulfate de cuivre est l’algicide chimique le plus efficace à l’heure actuelle. Il n’est pas toxique pour l’homme, mais de nombreux organismes aquatiques ne le supportent pas. Pourtant, les perspectives laissent penser qu’il est le seul algicide qui soit capable de bloquer la prolifération d’une algue invasive redoutée, la Caulerpa Taxifolia. L’iragarol est le dernier algicide chimique dont on se sert pour entretenir les piscines, mais aussi pour empêcher la prolifération d’algues sur les bateaux. L’utilisation des algicides ne se fait pas cependant sans quelques inconvénients. Globalement, ils ne détruisent pas complètement les algues, puisque le problème de leur prolifération est plus complexe. La présence des algues est liée à une abondance de nutriments naturels que les algicides ne peuvent pas contenir. Par ailleurs, les algicides ne sont pas efficaces sur certaines algues qui prolifèrent très rapidement. C’est le cas des cyanobactéries, la Caulerpa Taxifolia et les phytoplanctons. Mais plus spécifiquement, certains algicides sont plus dangereux que d’autres. Le diuron, qui fait partie des algicides les plus efficaces est lui-même très pollueur et soluble dans la vapeur d’eau. Il présente des risques de maladie importants. Le sulfate de cuivre n’est pas dégradable et son utilisation dans la longue durée pose de sérieux problèmes de recyclage. Enfin, le chlore est un danger pour l’eau de piscine et pour le nageur, puisqu’il provoque des rougeurs de la peau et irrite les yeux. Les algicides ont aussi quelques avantages incontestables. Ils permettent entre autres de prolonger la durée de vie des systèmes de filtration qui sont régulièrement attaqués par les algues. De plus, en supprimant les algues les plus communes, les algicides améliorent le confort du nageur. Enfin, tous les algicides utilisés en dehors du chlore sont avantageux pour l’homme, puisqu’ils ne sont pas toxiques et n’irritent pas les yeux.

Pour que les résultats soient optimaux, il est recommandé d’utiliser les algicides de façon préventive. Quelques doses d’un algicide connu sont suffisantes pour protéger le bassin pendant quelques semaines. Ensuite, il faut vider l’eau du bassin, entretenir les parois du bassin et le système de filtrage avant de le remplir d’eau. Puis, une nouvelle dose d’algicide conservera l’eau propre jusqu’au prochain entretien complet.